Le Royaume du Kongo : un héritage historique et culturel en Afrique centrale

Le Royaume du Kongo est l’un des plus anciens royaumes d’Afrique, situé dans ce qui est aujourd’hui certains territoires de la République démocratique du Congo, de la République du Congo et de l’Angola.  C’est l’une des civilisations les plus influentes de l’Afrique centrale. Avec une histoire riche et complexe s’étendant sur plusieurs siècles, le Royaume du Kongo a laissé un héritage durable dans la région et au-delà. Dans cet article, nous explorerons l’histoire, la société et l’héritage culturel du Royaume du Kongo.

Origines et fondation

Le Royaume du Kongo a émergé vers la fin XIVe siècle dans la région du Bas-Congo, le long du fleuve Congo. Selon les traditions orales, le Royaume aurait été fondé par Nimi a Nzima de Mpemba Kasi et Nsaku Lau de Mbata. Ce sont les descendants de Nimi a Nzima qui auraient été choisis pour devenir souverains. C’est ainsi que son fils, Lukeni Lua Nimi, devint le premier Roi du Kongo. Il désigna Mbanza Congo comme capitale du Royaume. 

Organisation sociale et politique

La société du Royaume du Kongo était structurée de manière hiérarchique, avec le Roi (ou Manikongo) à la tête de l’État. Le Manikongo était considéré comme un chef politique, religieux et militaire. Son autorité était renforcée par un conseil de nobles et de chefs provinciaux. Sous le Manikongo, il y avait une classe aristocratique composée de chefs de tribus et de dignitaires locaux, suivie par la classe des artisans, des marchands et des agriculteurs.

Commerce et prospérité

Le Royaume du Kongo prospéra grâce à son emplacement stratégique le long du fleuve Congo, qui servait de voie commerciale majeure reliant l’arrière-pays aux marchés côtiers. Le commerce des ressources telles que l’ivoire, le cuivre, le sel et les esclaves a contribué à la richesse du Royaume et à son influence dans la région. 

En 1483, une marine portugaise menée par l’explorateur Diogo Cão arrive sur la côte. Ils ont la volonté de nouer de nouvelles alliances politiques et commerciales. Ils sont très impressionnés par le Royaume tant c’est un état puissant et centralisé. Les kongos accueillirent ces étrangers par lesquels ils étaient fascinés. La fascination était tellement réciproque qu’elle déboucha sur des échanges. Les relations commerciales avec les portugais, établis sur la côte, ont joué un rôle crucial dans l’économie du Kongo.

Religion et spiritualité

La religion jouait un rôle central dans la société du Royaume du Kongo. Avant l’arrivée des portugais, la religion kongo était animiste, basée sur le culte des ancêtres et des esprits de la nature. Cependant, après le contact avec les portugais au XVe siècle, le christianisme a été introduit dans la région, et de nombreux rois et nobles se sont convertis à la foi catholique. Il y eut une fusion entre les croyances traditionnelles et le christianisme. Ce qui a donné naissance à une forme unique de religiosité au sein du Royaume. 

C’est d’abord le roi Nzinga a Nkuwu qui se convertit au catholicisme et pris comme nouveau prénom Joao 1er. Son fils, Alfonso 1er, permit le développement et l’expansion de la religion dans la région. Des étudiants sont envoyés en Europe et lui-même étudie la religion. Il tente même d’établir des relations directes avec le Vatican. En effet, il a le désir que l’Eglise du Kongo soit indépendante contrairement à celle du Portugal. C’est ainsi que son fils Henrique est envoyé au Vatican là où il est ordonné évêque. A son retour dans le pays, ils ordonnent lui-même les prêtres. Ils ont la tâche d’enseigner dans les écoles. 

A sa mort, le Vatican déclare que l’Eglise du Kongo devient une de ces branches ce qui donne une plus grande influence politique aux Portugais. 

Déclin et héritage

Alfonso a vu un intérêt dans son alliance avec les portugais mais ne veut pas pour autant que son Royaume dépende d’eux. Il refuse par exemple, qu’ils prennent le contrôle de la traite des esclaves qui est très fructueuse car des milliers des esclaves sont vendus chaque année. Il refuse également qu’ils établissent des liens commerciaux avec des pays voisins. 

Malgré sa prospérité initiale, le Royaume du Kongo a connu un déclin progressif à partir du XVIIe siècle. Les Portugais deviennent plus agressifs et tentent plusieurs fois de conquérir le territoire. Le roi Alvaro II envoie plusieurs lettres pour dénoncer le comportement des gouverneurs portugais d’Angola. Puis en 1604, Antonio Manuel est envoyé à Rome en tant qu’ambassadeur. Mais sa mort soudaine à son arrivée à Rome solde sa mission par un échec. 

Le Kongo doit aussi faire face à des guerres avec les États voisins. Grâce à une alliance avec les Pays-Bas à travers la compagnie des Indes, ils parviennent à repousser les portugais.  

En 1866, le commerce transatlantique des esclaves prend fin. Le commerce entre les européens et les africains se concentrent principalement sur les matières premières comme le caoutchouc, l’ivoire, etc. Les chefs kongos sont positionnés à des postes stratégiques le long des côtes. Les européens achètent leurs marchandises selon les conditions fixés par les africains jusqu’en 1880. A partir de ce moment, les chefs kongos cèdent leur souveraineté aux Etats européens en échange de faible tribut. En 1885, à la suite de la conférence de Berlin, les Etats européens s’attribuent différents pays africains marquant la fin de l’indépendance politique du Royaume et le début de la colonisation.  

Cependant, l’héritage du Royaume du Kongo perdure dans la mémoire collective des peuples de la région. Ses réalisations dans les domaines de l’art, de l’architecture, de la religion et de la gouvernance continuent d’influencer les sociétés africaines contemporaines.En conclusion, le Royaume du Kongo demeure un exemple puissant de l’importance de l’histoire et de la culture africaines dans la formation du continent. Son héritage continue de susciter l’admiration et l’intérêt tant sur le plan régional que mondial, témoignant de la richesse et de la diversité du patrimoine africain.

Sources :

Le royaume du Kongo | Musée royal de l’Afrique centrale – Tervuren – Belgique (africamuseum.be)

Le royaume du Kongo, aux sources de la diplomatie africaine (histoire-et-civilisations.com)

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