Le Sénégal, porteur des espoirs de l’Afrique 

Nous pourrions croire qu’une aussi grande nation était habituée au statut de favoris mais il n’en est pas le cas. Vainqueur de la dernière coupe d’Afrique des nations (CAN) mais n’ayant participé qu’à deux éditions avant celle-ci, les Lions de la Teranga souffrent d’une situation compliquée. Une grande nation au palmarès maigre tout en faisant partie des rares équipes africaines à avoir atteint les quarts de finale de Coupe du Monde en 2002. C’est avec ce passif que le Sénégal se rend au Qatar avec de grandes ambitions.

Une sélection sur la phase ascendante

Lors de la dernière décennie, le Sénégal a enchainé des résultats favorables. On entend par-là une qualification en quart de finale lors de la CAN 2017 au Gabon et une position de finaliste lors de CAN 2019 en Égypte. La victoire en 2021 au Cameroun vient parfaire cette évolution et surtout rendre fiers des millions de citoyens puisque ce sera leur première CAN. Nous notons toutefois un échec lors de la Coupe du Monde de 2018. Édition durant laquelle le Sénégal sortira lors de l’ultime journée de la phase de poules après une défaite contre la Colombie. Ce fut un immense échec puisqu’avant cette journée, ils étaient qualifiés et ont tout gâché en prenant un but sur une erreur d’inattention d’Idrissa Gueye.

La sélection sénégalaise est peut-être la plus dense de toutes les équipes Africaines engagées dans la compétition. Une sélection comportant des certitudes dans chaque ligne telle que Mendy, Koulibaly, Gueye et Mané à qui s’ajoute une liste non exhaustive de joueurs d’extrêmes qualités. Par rapport au groupe champion d’Afrique, le sélectionneur Aliou Cissé a décidé d’accompagner de nouveaux éléments qui pourraient avoir un impact en sortie de banc.

Quid de l’absence de Sadio Mané ?

L’information est tombée quelques jours avant le début de la compétition mais Sadio Mané sera absent lors de cette édition à l’instar de nombreuses stars telles que Benzema, Reus ou encore Nkunku.

Si déjà le timing pouvait paraître catastrophique de par le manque de temps qu’il y a pour trouver une solution, cette absence pourrait aussi mettre en avant les problèmes collectifs du Sénégal. Malgré la qualité de l’effectif, le jeu de l’équipe reste très en dessous des attentes et est très dépendant de Mané. Défensivement, c’est solide. Il y a tout de même un manque cruel de création au milieu qui pourrait être problématique si l’adversité augmente. Il est normal de se reposer sur un joueur de ce calibre mais que faire sans lui ? La réponse logique serait d’améliorer le collectif mais c’est presque impossible. Le groupe n’a pas joué de match ensemble depuis le 27 septembre et le calendrier ne permettait pas de placer des matchs amicaux avant le début de la compétition.

L’autre idée serait que les cadres augmentent leur niveau de jeu mais c’est un facteur qu’on ne peut pas vraiment maîtriser. La coupe du monde se jouant en hiver, la plupart des joueurs arrivent fatigués ou même blessés dans certains cas. Le manque de temps de préparation (une semaine au lieu d’un mois) fait que les sélectionneurs vont plutôt s’attarder sur le repos et la remise à niveau des joueurs plutôt que sur l’augmentation des performances physiques.

Un groupe accessible

Les Pays-Bas font office de favoris au groupe, je dirais même plus de favoris à la victoire finale. C’est une sélection qui comme le Sénégal est sur une grosse phase ascendante mais est plus mature que ce dernier. C’est une équipe qui possède un style de jeu flexible, pouvant jouer en transition ou avec un bloc équipe haut. C’est une sélection qui possède une colonne vertébrale de grande qualité (Van Dijk, De Jong, Depay), des joueurs expérimentés (Blind, Klaasen, …) à qui nous ajoutons des jeunes joueurs qui réalisent une excellente saison.

Une équipe pouvant jouer la possession, le contre, passer par les ailes ou le cœur du jeu. Elle est complète que ce soit par les profils composants son effectif ou son style de jeu.

Le Qatar fait ici partie des petits poucets de la compétition. On ne va pas se mentir, si elle ne se déroulait pas au Qatar, il n’y aurait presque aucune chance de le voir ici. L’équipe pratique un football agréable mais le matériel de base est trop faible pour espérer quelque chose. Un match nul serait déjà une victoire.

Il reste donc l’Équateur. Ce n’est pas le nom qui fait le plus peur mais il va falloir tenir compte de cette sélection. C’est avec une défense de fer (la meilleure sur le continent sud-américain) qu’ils sont arrivés jusqu’ici. Un bloc équipe très compact, très dur à manœuvrer. Bloc que même le Brésil et l’Argentine ont rencontré des difficultés à contourner. Un adversaire compliqué pour une équipe qui n’aime pas faire le jeu comme le Sénégal.

C’est avec des doutes que le Sénégal se rend au Qatar mais il faudra vite rentrer dans la compétition en commençant par le match face aux Pays-Bas. C’est le meilleur moyen pour se jauger, une défaite ne ferait pas trop de dégâts mais tout autres résultats boosteraient le moral des joueurs.

Pronostique : 2ème

Gaetan

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