Halloween approche à grands pas ! Cette fête d’origine celtique nous a été transmise par nos voisins, les Américains. Elle fait aujourd’hui partie intégrante de notre culture mais ne fait toujours pas l’unanimité. Entre religion et superstition, la question demeure : devrions-nous, oui ou non, célébrer Halloween?
Les peuples nordiques célébraient la Fête de Semain, l’ancêtre d’Halloween, la nuit juste avant la Toussaint avec l’idée que la frontière entre le monde des vivants et celui des morts se supprimait a ce moment-là.
Leur but ? Célébrer le début d’une nouvelle année et entrer en contact avec leurs êtres chers dans l’au-delà. Vous vous demandez sûrement comment cette fête a atterri en Amérique où elle est devenue la « tradition » que nous connaissons aujourd’hui. C’est tout simplement dû aux colonisations irlandaise et écossaise.
Revenons à notre problématique de base. Pour une grande partie de la communauté noire, tout ce qui est du domaine du paranormal, mais qui ne peut pas être associé aux religions, est directement catégorisé comme « vodou », « sorcellerie », « maraboutage » et autres.
Voici un exemple que j’ai personnellement vécu : Un jeune homme a sonné chez moi le soir d’Halloween en demandant des bonbons, ma mère lui a répondu du tac au tac » Le seul esprit dans ma maison, c’est le saint esprit! » avant de claquer la porte. J’ai été secouée par cet épisode.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène. Nous allons en aborder quelques unes.
La première est la suivante : Avant l’Egypte ptolémaïque, plus précisément durant l’Egypte noire, les pharaons étaient les représentants d’un Dieu unique sur terre, ils n’étaient donc pas polytheïstes comme beaucoup le pensent. Selon eux, Dieu avait de multiples facettes et chacune d’elles représentait la divinité.
Durant cette ère, les morts étaient appelés vivants de l’au delà ou de l’autre monde. Il était d’ailleurs fréquent que les habitants d’Égypte noire ou d’Afrique subsaharienne fassent recours à des personnes spécialisées dans la communication entre les deux mondes. De ce fait, on peut conclure qu’à l’époque, certains de nos ancêtres n’avaient pas peur de la fameuse frontière entre la vie et la mort. Mais comme nous le savons tous, l’Afrique a un passé colonial. Et pendant la colonisation, la plupart des sages et des personnes représentantes du culte égyptien a été massacrée. Cela aurait donc entraîné une période de rupture de la pratique de ce culte puis à plus long terme, une quasi ignorance de son existence. Ceci pourrait expliquer qu’à l’heure d’aujourd’hui les membres de la communauté noire soient réfractaires à tout ce qui tend vers le spirituel africain.
Une autre hypothèse est probable. Lors de la colonisation, la religion chrétienne a été imposée aux africains au détriment de leurs cultes d’origine dits « cultes des ancêtres ». Ces derniers ont été discrédités, tournés en dérision et prohibés par les colons. Cela n’a pas complètement effacé les cultes ancestraux mais a changé le regard que nous, africains, portons sur ceux-ci. Avant cette évangélisation forcée, les guérisseurs et marabouts du village étaient considérés comme des sages.
Mais certaines questions demeurent : Si la colonisation n’avait pas eu lieu, est-ce que les pays africains seraient devenus des foyer de chrétienté? Aurions-nous douté de l’intégrité d’une personne n’étant pas chrétienne? Aurions-nous eu peur de la frontière entre la vie et la mort qu’Halloween célèbre si bien?
La réponse, c’est que nous n’en savons rien. Nous vivons en démocratie, nous sommes donc libres de porter un jugement sur Halloween tout comme nous sommes libres de le célébrer.
Anaïs Ngoy.
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