La Semaine de l’Ubuntu continue et de la plus belle des manières car aujourd’hui, le Binakuko nous rappelle que le Binabi ne connaît pas les frontières linguistiques puisqu’il nous présente son frère anversois!
À travers les mots d’Emmanuel Iyamu (traduction de l’anglais au français), nous vous laissons découvrir Ayo.
« AYO (Africa Youth Organisation) means in Yoruba – a Nigerian language; (selfrealised) happiness or the joy one get by realizing him/herself. And for you to know yourself, you must understand the ways society influences you and how you in turn can influence society – and thus become a full member. «
Ayo a été créé en octobre 2017 et est venu de plusieurs idées : nous trouvions qu’il y avait un manque d’interconnexions entre les afrodescendants parce qu’il manque un lien entre l’université d’Anvers, la vie étudiante et eux-mêmes. Il y a des difficultés que vivent les africains précisément qui font qu’ils ont besoin d’être ensemble, pas seulement en tant qu’étudiants mais en tant que personnes. En ayant un concept de réalisation de soi, en partant de l’idée de l’université en tant qu’institution de la connaissance et de l’identité africaine et belge et avec laquelle nous voulons amener la progressivité et la présence d’afro-belges sur le campus. Mais aussi pour renforcer la fierté, le dévouement et la confiance des étudiants en eux-mêmes.
En outre, pour être une personne à part entière et confiante, il est important que vous compreniez non seulement votre environnement, mais également vos racines. Une organisation d’étudiants africains devrait être un pont entre l’Europe et l’Afrique, c’est pour ça qu’on parle d’Afropéen ou Afrobelge.
Nous ne trouvons pas le terme afropéen offensant car cela donne aux Noirs une culture (d’Africain et Européen), une reconnaissance. Ça crée une différence entre le contexte américain et le fait même d’être Noir (aux US, le terme ‘Black’ sans aucune spécificité est la référence). Nous trouvons fâcheux mais comprenons, dans le contexte de l’histoire occidentale et de ses catégories raciales, la différence entre le contexte afro-américain et l’expérience vécue en Occident. Ça nous semble plus logique que si les Américains blancs adoptaient le terme « Américains d’origine européenne ». Mais cela concerne des questions de pouvoir etc.
Ayo comporte entre 60 et 80 membres mais au sein du comité, nous sommes 7 hommes et 6 femmes. L’organisation est inclusive à tous les points de vue. Premièrement, elle n’est pas qu’universitaire, elle est aussi présente dans les lycées. Deuxièmement, il était important pour Mohamed (président) comme pour moi-même d’avoir une femme dans le comité lors de la création du cercle (en l’occurrence, Aminata) parce que la société africaine part sur un modèle de complémentarité. Certes, le cercle n’est pas axé sur les femmes mais il y a toujours une vision féminine sur toute activité que nous organisons. Troisièmement, Ayo inclut de nombreuses nationalités et origines. En effet, on peut trouver, en son sein, des membres venant de Belgique, de République démocratique du Congo, du Burundi, de Gambie, de Sierra Leone, Nigéria du Maroc ou encore du Cameroun. Et enfin, de nombreuses religions vivent en harmonie au sein de notre structure.
Activités principales :
* Débats sur des situations qui affectent les étudiants afrodescendants : féminisme, colonialisme, etc. Lieu où les étudiants, et plus généralement les personnes, peuvent se rencontrer et échanger. Ce genre d’événement est ouvert à toutes et à tous.
* Workshops éducationnels : le plus important pour réussir ses études ? Aides universitaires? Les diplômés deviennent alumnis et aident au niveau des contacts professionnels. Ce genre d’événement est réservé aux membres universitaires ou lycéens.
* Rencontres sportives : basketball team (équipe masculine), football team (équipes féminine et masculine). Ce genre d’événement est réservé aux membres.
* African story telling. Ce genre d’événement est gratuit pour les membres et payant pour les non-membres.
* RIOL (Reading it out loud) : Pour les gens qui sont intéressés par la lecture et ceux qui veulent combler leurs difficultés.
* Événements plus informels : Team Party chaque année en avril, le thème de l’année passée était « Sapés comme jamais » mais aussi des chill out moments comme des soirées films. Nous avons également été actifs lors du Black History Month.
Le principal but d’Ayo est de faire en sorte que ces membres quittent les bancs de l’université avec pas seulement un diplôme en main mais une réelle conscience de l’impact que la société a sur eux et celui que eux peuvent avoir sur la société tout en étant heureux.
Pour le futur, je souhaite à Ayo de réaliser ce pourquoi il a été créé. La mission est la suivante : aider les afrodescendants à atteindre l’excellence, aussi bien à l’université que dans la société. Notre message à la jeunesse est » indépendamment de ce que vous savez maintenant, vous pouvez apprendre. Et c’est pour ça qu’on vous fait confiance ».
– Emmanuel Iyamu, membre d’AYO.
Retrouvez-les sur leurs réseaux sociaux : http://www.afroyouthorg.be/ & https://www.facebook.com/ayobelgiumantwerpen/ .
Anadja