« Il était une fois une belle princesse aux cheveux longs et qui, dans son royaume, attendait que son beau prince charmant vienne la sauver de la méchante sorcière. Cette princesse s’appelait Cendrillon, la Belle au bois dormant, Blanche Neige ou Belle. Elle était si gentille, fragile et aimée de tous à l’exception de la méchante sorcière qui voulait sa couronne et sa beauté. Celle-ci décida de tout faire pour accaparer ses qualités… »
Voilà les histoires enfantines contées qu’ont ordinairement l’habitude d’écouter les jeunes enfants avant leur coucher. L’histoire se termine communément avec une fin à l’eau de rose, animée par l’éblouissant prince charmant qui vient à la rescousse de la belle princesse à la chevelure resplendissante, et de la méchante sorcière qui finit seule, avec seul regret de ne pas avoir abouti à son funeste projet. Cet imaginaire propagé par l’industrie du divertissement crée dans le subconscient des tout-petits, l’espoir de pouvoir ressembler aux princesses de Disney et d’être un jour sauvée par le prince charmant.
Mais qui sont nos princesses ? Les princesses des enfants à la chevelure courte, longue, épaisse, rayonnante, et admirablement volumineuse ? Et nos princesses, où sont-elles ?
Si aujourd’hui le thème de l’homme qui viendrait sur son cheval blanc délivrer la princesse du mal est contestable en Occident dû aux nombreux stéréotypes qui en ressortent, il n’en reste pas moins que toutes ces représentations cinématographiques ont permis de façonner l’idéal-type de la beauté féminine, dont pour certaines princesses Disney, le critère de beauté a évolué en même moment que l’époque – comme Blanche Neige qui représentait l’esthétique idéal féminin occidental des années 60.

Tout comme les enfants occidentales, les enfants afro-européens ont aussi été admiratifs des princesses dont la représentation ne leur a été semblable. Pour les jeunes afro-européens n’ayant aucunement les traits défendus par l’industrie du divertissement, un complexe nait, provoquant une soumission aux critères de beauté qui leur sont étrangers. A fortiori, des études américaines explicitent que la beauté défendue par les princesses des dessins animés Disney donnerait non seulement naissance à des complexes physiques mais également à des complexes d’identité compte tenu du fait qu’habituellement, les princesses ne sont pas Noires mais Blanches et n’ont pas de cheveux afro mais plutôt lisses. De ce fait, l’idée d’inclure une plus grande majorité nullement occidentale « d’origine » a été favorisée, introduisant une ouverture d’esprit. Ainsi, à la fin des années 90, la célèbre chanteuse et auteur-compositrice, Brandy a incarné Cendrillon en compagnie de Whoopi Goldberg, dans le rôle de la Reine Constantina, et de Whitney Houston, épousant le personnage de la Fée Clochette. Ces représentations démontrent excessivement l’influence sociale des desseins qui sont pour la plupart du temps partagés par des personnages nullement autre qu’occidentaux.
Toutefois, n’y a-t-il pas de princesses légitimes, remarquables et légendaires pour les jeunes afro-européens dont l’admiration serait plus forte ? Ces contes de princesses dont les histoires sont plus éducatives existent et sont même connues de tous. Ces princesses ont traversé des épreuves pour à la fin, vivre heureuses et accepter leurs erreurs, si possible ne plus les recommencer. Comme la princesse ivoirienne qui s’est retrouvée enfermer dans un royaume par son père, attendant patiemment qu’un prétendant ne lui vienne. Enfermée, la princesse est parvenue à être enceinte et a donné naissance à un enfant.

Ou la princesse des ânes, du nom de Fari, qui a une histoire au thème commun de nos jours. Vivant dans un village pauvre, alors qu’à côté du sien, un village riche y est, elle a l’intention de s’accaparer la richesse des hommes qui l’habite. Sa particularité est qu’elle est la reine des ânes, et pour parfaire son plan, elle se rend chez le plus grand sorcier d’Afrique pour se transformer totalement, avec comme désir de devenir la plus belle femme. Le sorcier lui chante des paroles, finalisant la transformation de Fari. Elle devient une magnifique femme. Plusieurs jours suivent sa transformation, et le serviteur du roi, habitant le village voisin, la remarque et fait part de sa découverte au roi. Ce dernier, après sa rencontre avec Fari, succombe à son charme et l’épouse promptement. Ils ont 9 enfants dont le dernier qui semble avoir des oreilles d’âne. Fari, en partant au village, reprend sa forme naturelle, ânesse. Le serviteur du roi la suit et découvre sa vraie nature. Il l’accuse auprès du roi qui ne le croit d’abord pas puis finit par admettre que l’accusation de son serviteur est fondée. En colère, le roi décide de tuer tous les ânes du village dont elle, mais cette dernière survit. La morale de ce conte est qu’il faut rester soi-même et ne pas être étrangère à sa personne.

Un autre conte reflète cet univers original. La princesse orgueilleuse est une princesse malienne qui est désespérément à la recherche d’un homme. Ce faisant, comme elle n’en trouve pas un, elle décide de clore ses lèvres et de ne plus adresser la parole à qui que ce soit. Son père, le roi, malheureux pour sa fille, est la recherche d’un homme qui pourra par n’importe quel moyen réussir à lui redonner la parole.

En somme, il n’existe pas uniquement une catégorie de princesses, quotidiennement représentées par de cheveux lisses et la peau claire, qui exprime l’envie d’être protégé et/ou sauvé par le prince charmant et de réussir à surmonter l’obstacle que la méchante sorcière leur attribue pour les malmener. Il y a aussi d’autres princesses qui expriment l’envie d’apprendre que rien n’est plus fort que de bien se sentir dans sa peau. Ces princesses correspondent au phénotype de jeunes enfants qui sont en quête de personnages leur étant similaires. Et peut-on leur être reconnaissant de savoir qu’avant leur coucher, des enfants donneront pleinement leur confiance à la princesse Tiana, à la princesse Halima, à la princesse Osango et à la princesse de la savane Babila, pour les bercer d’histoires plus atypiques et intrigantes les unes des autres, favorisant leur évolution dans la représentation de princesses qui leur sont tout naturellement légitimes.

Sources :
- Les princesses Disney, ou l’évolution de la représentation de la femme dans le cinéma d’animation occidental – LightyShare Actualité
- L’évolution de la représentation de la femme dans les films d’animation, et son impact sur les jeunes enfants | Equal’ID (tbs-education.fr)
- CreativeSoul Photography (@creativesoulphoto) • Photos et vidéos Instagram
- Livre My Type Of Bad Gyals (grandeurnoire.fr)
- CreativeSoul Photography – Atlanta Photographer